"Le nouveau pape a 32 ans. On le prétend plus à l’aise sur une planche de surf qu’à l’heure de dire la messe et il semble préférer les scènes de concert au balcon de Saint-Pierre. Au Vatican, on s’arrache les cheveux, mais le pape est à la mode et des foules de jeunes convertis se pressent dans les églises."
L’Église catholique a convié des consultants à son chevet. Ils arrivent le front haut, munis de concepts et de solutions, sûrs de leur fait. Mais les remèdes à action rapide du monde libéral sont-ils vraiment adaptés à la vieille dame de la chrétienté ? Peut-on s’adresser aux croyants avec un oeil sur des statistiques et l’autre sur un plan de communication ? Une frange de l’Église a décidé de parier que oui.
Le produit de cette rencontre entre l’âme et le portefeuille est un pape de 32 ans. Kevin premier est formaté pour séduire les foules sur des rythmes techno, pour chanter le tube de l’été tout en ramenant la jeunesse au bercail. Et le miracle se produit. L’Église trouve un souffle nouveau et surfe avec son pape sur la vague du succès.
Mais l’immédiat se passe difficilement de l’éphémère. Et l’Église se retrouve alors face à un défi autrement compliqué. Ce pape trop jeune et trop aimé, il va falloir le faire durer.
Le martyre du pape Kevin est une joyeuse immersion dans ce choc des cultures, un roman qui nous propose en outre une galerie de personnages intrigants, attachants ou franchement ridicules. Satire sans doute, caricature bien sûr, mais on se prend parfois à penser que même dans l’absurde et la gaudriole, on ne se trouve pas bien loin du réel.